La prévision saisonnière consiste à prévoir la moyenne des paramètres météorologiques (température, précipitations) pour les 4 à 6 mois à venir, à l'échelle d'une zone comme la France. Il ne s'agit pas de prévisions classiques (limitées à 7 jours) décrivant dans le détail des situations météorologiques : le type de temps, la température minimale et maximale et la force et la direction du vent.
La prévision saisonnière exprime le scénario le plus probable parmi trois scénarios prédéfinis: proche, en dessous ou au-dessus de la moyenne. Ce qui donne pour la température « chaud », « normal » ou «froid », et pour les précipitations, « humide », « normal » ou « sec ». On cherchera par exemple à déterminer si l'été prochain sera en moyenne chaud et sec ou froid et humide en Europe de l'Ouest.
Pour effectuer ces tendances on utilise comme pour les prévisions classiques des modèles (simulations informatiques) planétaires. Mais, ceux-ci reproduisent en plus le comportement d'autres milieux en forte interaction avec l'atmosphère, comme l'océan. La structure océanique varie beaucoup moins vite que celle de l'atmosphère. La part de prévisibilité atmosphérique à échelle saisonnière provient justement de ce qu'on retrouve dans l'atmosphère une part de la variation lente océanique. On peut retrouver alors dans l'atmosphère des conditions qui vont privilégier par exemple un passage très au nord des perturbations atlantiques, ou qui vont modifier radicalement les zones soumises à de fortes pluies dans les tropiques, ou encore qui vont générer de fortes chaleurs et sécheresses.
Les performances des prévisions saisonnières sont très variables selon le lieu, la saison et le paramètre météorologique concerné. Elles sont meilleures pour la température que pour les précipitations, et pour la température, meilleures en hiver qu'en été. Elles sont très informatives dans la ceinture inter-tropicale, sur le pourtour du Pacifique. En revanche, la prévisibilité de la température en Europe de l'Ouest sans être nulle, reste faible. Ceci est dû aux caractéristiques de la circulation générale de l'atmosphère au-dessus de l'océan Atlantique aux latitudes tempérées. Ces prévisions sont donc à manier avec prudence.
Les tendances météorologiques pour le semestre à venir en France (source : Fredéric DECKER - La Météo.org)
- Février 2023 : notre pays devrait être fortement influencé par les hautes pressions avec un temps assez calme, sec des Pyrénées aux Alpes, mais des précipitations dans les normales ailleurs sauf en Corse où des pluies fréquentes et abondantes sont attendues en liaison avec la présence d’une goutte froide peu mobile. Les températures devraient être dans les normales. Les gelées s’annoncent fréquentes, parfois fortes, alors que les premières journées printanières pourraient faire leur apparition en fin de mois. Un bon ensoleillement est envisagé sur la plupart des régions.
- Mars 2023 : la France devrait toujours être sous l'influence d'un anticyclone peu mobile qui devrait apporter un temps sec et ensoleillé sur quasiment tout le pays, mais des températures dans les normes. Les nuits froides par ciel dégagé devraient en effet être compensées par des journées assez douces. Les gelées seraient donc fréquentes. Des conditions plus perturbées devraient en revanche concerner les régions méditerranéennes avec des pluies fréquentes et abondantes dans un contexte plutôt frais; Des épisodes neigeux notables seront probables sur l’est des Pyrénées, le sud des Alpes et les montagnes Corses, voire localement en plaine.
- Avril 2023 : avril devrait être dans les normales en terme de précipitation et d'ensoleillement, avec une alternance de périodes anticycloniques, calmes et sèches, et conditions dépressionnaires plus agitées voire venteuses et humides. Les températures devraient tout de même être supérieures aux normales saisonnières, plus particulièrement des Pyrénées aux régions centrales jusqu’aux frontières de l’est. Quelques gelées tardives compensées par des petits pics de chaleur précoces sont envisagées.
- Mai 2023 : mai devrait être très maussade à la fois très frais, pluvieux et sombre en raison de la présence de basses pressions centrées entre les îles Britanniques et la mer Baltique qui dirigeraient un courant d’ouest à nord frais et humide sur notre pays. Cela se concrétisera par une fraîcheur marquée et des potentielles gelées tardives. Un contexte très humide est également attendu avec des passages pluvieux fréquents et intenses. Cette situation très dépressionnaire devrait aussi donner un ensoleillement particulièrement faible pour la saison.
- Juin 2023 : juin s’annoncent assez classiques et dans les normales, alternant périodes chaudes et ensoleillées et quelques passages pluvieux. Les températures devraient être un peu supérieures aux normales des Pyrénées au quart sud-est jusqu’en Alsace, dans un contexte sec près de la Méditerranée et bien ensoleillé.
- Juillet 2023 : les hautes pressions devrait être assez présentes jusqu’à la France, apportant des conditions majoritairement calmes, sèches et ensoleillées. Les précipitations seront vraisemblablement inférieures aux normales avec une sécheresse assez marquée. Juillet s’annonce assez chaud également, mais a priori sans excès (excédent national aux alentours de 1 degré). Enfin, l’ensoleillement s’annonce assez important dans l’ensemble sur la plupart des régions.
- Août 2023 : notre pays devrait être sous l'influence d'un contexte un peu dépressionnaire ou de marais barométrique, occassionnat un temps souvent lourd et orageux. Les températures s’annoncent élevées, avec une humidité relativement forte. Les précipitations assez irrégulières s’annoncent souvent excédentaires en lien avec une tendance orageuse marquée et fréquente partout. L’ensoleillement, quant à lui, s’annonce globalement de saison, un peu déficitaire au sud et excédentaire vers les côtes de la Manche.
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